Le départ

Découvrez l'aventure canadienne des HERMARY

Emile Hermary est né le 29 avril 1872 à Saint-Floris. Il est le fils d’Henri et Constance Queste et le 7éme sur 11 de la fratrie.

Il épouse Maria Christine Augustine DUHAYON le 24 septembre 1895 à Saint-Floris.
Ils s’installent à Noeux les Mines (commune du Pas de Calais).

Emile travaille dans une banque en tant que préposé aux chèques de paie pour les mineurs.

Le couple donne naissance à 4 enfants:
– Gabriel Raphael Joseph (1896)
– Gilbert Edouard Henri Joseph (1898)
– Antoinette Marie Joseph (1900)
– Edouard Louis Joseph (1902)

Contexte historique

Le 9 décembre 1905, le député socialiste Aristide Briand  fait voter la loi concernant la séparation des Églises et de l'État.
La loi s'applique aux quatre confessions alors représentées en France : le catholicisme, la confession d'Augsbourg (les protestants luthériens), les réformés (les protestants calvinistes) et les israélites. Elle clôture 25 ans de tensions entre la République et l'Église catholique, l'un et l'autre se disputant le magistère moral sur la société.

Cette loi est très mal vécue par bon nombre de catholiques (95 % de la population française à l’époque est baptisée dans la religion catholique), il y’aura durant 1906 beaucoup de querelles autour des inventaires des églises. Ces disputes allaient parfois jusqu’à entrainer la mort (ce fut le cas à Boeschepe). Les Catholiques se sentaient persécutés.

Une décision radicale

Depuis la fin du 19ème siècle le Canada cherche à peupler l’Ouest. Ainsi les terres sont ouvertes à la colonisation. Le gouvernement de l’époque cherche à attirer des ruraux catholiques pour coloniser les grandes prairies.

En France, ce qui est vécu comme des persécutions, poussent les autorités religieuses à envoyer les jeunes religieux hors métropole. Le Canada devient une des destinations privilégiées.

Emile HERMARY est un fervent Catholique ,il décide de quitter la France pour le Canada (Destination la ville de Winnipeg), ce nouveau pays plus en phase avec ses convictions.

Embarquement

Il quitte donc son travail avec pour but d’aller cultiver des terres dans les environs de Winnipeg. « Un retour aux sources pour ce fils de fermier ».

Début mai 1906 , Emile HERMARY quitte Nœux-les-Mines direction le port du Havre. Il laisse sa femme et ses enfants, il part s’assurer que cet exil est une bonne idée. Il embarque dans le SS Sardinian, un navire britannique en provenance de Londres.

Il arrive le 20 mai 1906 au port de Québec où il lui faudra attendre une journée de plus avant d’atteindre la terre ferme à Montréal, le 21 mai 1906.
Emile HERMARY n’est pas seul, il voyage avec Louis CLERY, un autre habitant de Noeux-Les-Mines.

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Montréal : enfin la terre ferme!

Il faudra une journée de plus pour atteindre Montréal. Emile peut poser pied à terre le 21 mai 1906.

Dans son journal il décrit son arrivée à Montréal:

C’est une ville, nouvelle, éclairée à l’électricité. L’évêché, la Cathédrale, le beffroi émergent des autres habitations dont certaines ont jusqu’à 4 étages.

Nous sommes en ce moment sur le lac St-Pierre: le bateau stationne car le chenal pour les gros navires n’est pas large et d’un autre côté, nous serons aussi avancés en arrivant demain matin à 8 que ce soir à minuit, le débarquement ne pouvant se faire plus tôt et pour nous ce sera une économie, car ici point d’hôtel à payer.

Assez de la mer, voici la terre pour de bon chacun est rasé, pouponné et attend le débarquement : nous sommes prés des quais; un remorqueur est venu se mettre en tête de notre paquebot…

Grâce à Dieu la première partie du voyage est très bien passée, que sera l’autre, car nous ne sommes pas arrivés.

Au revoir, il est 9h et toi la bas tu prends ta bonne tasse de café après ton diner…



Pas encore sur la terre ferme, il reste une dernière étape à franchir: la douane.


…Aussitôt le bateau amarré et le pont mis, les agents de l’immigration montent sur le bateau et tour à tour chacun passe devant eux pour dire où il se rend, pour quoi faire et combien il a d’argent, c’est curieux mais c’est tel, naturellement il n’y a pas de contrôle, et j’ai dit pour mon compte que je ne possédais que 1000F*…“

* 1000 Fr en 1900 = plus ou moins 3991,5 €, selon le convertisseur de l’INSEE. A titre de comparaison, le prix d’un litre de lait frais pasteurisé était de 0.3 Fr.

Ensuite il part pour Winnipeg en train.

de Winnipeg à Innisfail


Le 21 au soir nous embarquions sur le train…on s’aménage comme on peut d’abord pour se trouver tous les français ensemble; on fume une bonne pipe et pendant que le train file nous préparons notre lit…

Les passagers, dont Emile, s’endorment. Le premier réveil, ne semble pas plaire à Emile :

A mon réveil je jette un coup d’œil. Hélas des montagnes, des rochers, des sapins et cela dure toute la journée; de temps un lac vient changer l’aspect…parfois auprès des stations qui ne sont que des garages on aperçoit une chaumière de bûcherons et c’est tout.

Il faut dire que la région que traverse Emile est loin d’être la plus peuplée du Canada. Comme il le décrit bien, il s’agit plutôt de grands espaces sauvages.

Le 22 mai et le 23 même coup d’œil Grandiose et légèrement mélancolique , car la vue se fatigue, aussi nous fumions tous souvent une bonne boufarde.

Enfin vers 7h le 23 nous voyons le terrain s’aplanir et les vallons se verdir…Winnipeg.

Nous allons à l’immigration House plus de place. Tout est pris force nous est de chercher ailleurs.

Winnipeg plus que Montréal frappe le voyageur des vieux-pays: le cœur de la ville commence à avoir des rues en ciment mais les nouvelles rues sont en terre. Les chars électriques les traversent avant qu’elles ne soient pavées tellement la population augmente on ne voit que des maisons en construction”.

Après être allez aux renseignements, où on lui conseille d’aller plus dans la région d’alberta que celle de saskatchewan. Il file vers la ville de Swift-Current (dans la région de saskatchewan). Il y arrive le 25 mai.

tu ne peux t’imaginer plus triste pays, pas un arbre, par un arbrisseau, pas d’eau. Notre examen est vite fait. Le soir nous filons pour Calgary…pas le temps de mettre le pied à terre nous allons vers le nord…nous voyageons dans une plaine souriante toute parsemée de bouquets, d’arbres et de grands troupeaux y promènent et les maisons apparaissent çà et là ; cela devient plus agréable et plus réconfortant…c’est la vie qui apparait et nous sommes plus gais de suite car tout ce que nous avions vu jusqu’alors n’était pas très enchantant….

devant cela, Emile décide de prendre la direction d’Innisfail (alberta) avec un passage par Calgary.

Nous sommes le 26 mai 1906 quand Emile prend la direction d’Innisfail.

7 réponses

  1. I am interested to know if there is more of this story available. I am a great grandson of Emile.

    • cmalvache dit :

      Dear Michael,
      unfortunately not. Here is the link to the original document: https://www.malvache.net/hermary/le-journal-demile/ . I also have some letters if you are interested.
      As you can see there are other pages as the story starts on page 27…unfortunately nobody knows where these pages are. That is why I am looking for descendants of Emile. Do not hesitate to talk about this site around you, perhaps that will allow to find other documents.

  2. Houdre dit :

    Bonsoir ,
    Je me prénomme Christine Houdre.
    Mon grand-père, Ulysse Houdre est né en 1905 à Hersin-Coupigny ( Pas de Calais) , commune voisine de Noeux les Mines . Sa maman se prénommait Céline Hermary , elle était de saint Floris et je pense qu’elle était la soeur d Emile.
    Mon grand-père me parlait souvent de Saint Floris , village natal de sa maman .
    Mon papa , Francis Houdre me racontait aussi que la Famille Hermary était partie vivre au Québec.
    Si vous souhaitez revenir sur les traces de vos ancêtres , nous serions ravis de vous accueillir.
    Mon mari et moi , habitons Noeux les Mines , comme Emile 😉
    Cordialement
    Christine Houdre

  3. Gérard Alle dit :

    Mon grand-père, Yves Diraison, était également passager du SS Sardinian en mai 1906. Et il a probablement pris le même train, puisque sa destination indique aussi Winnipeg. En fait, St Boniface.

  4. Laurie Hermary dit :

    Thank you Catherine for touring us around and setting up family to connect with. It was a true pleasure to spend time with everyone and share some family history while we were in France. Laurie Hermary, great granddaughter of Emile & Marie Hermary, Granddaughter of Gilbert and Madeleine Hermary and youngest daughter of Paul and Kenneth Hermary. I made the trip back to France with my Mother Kenneth and my Son Matthew Paul Hermary. 3 generations came back.
    My Father Paul was the last child of Gilbert and Madeleine to pass away Sept 01, 2020. Gilbert and Madeleine had 14 children. They were raised on a farm at Burnt Lake Alberta Canada before moving to north Red Deer Alberta Canada to take up farming. Emile & Marie lived in North Red Deer. (Now it is call the north hill.) All 4 children of Emile raised their families around Red Deer. The Hermary family own most of the land on North Red Deer. Red Deer became a city and North Red Deer joined them. The families were forced to developed the land in the 1970’s due to the City wanting high land taxes. The Hermary family was the 2nd family to honored by the city of Red Deer for their contribution to building the city. The first family recognized was from south Red Deer(South hill).
    Emile and Marie and their children and a lot of their descendants are laid to rest at Mount Calvary Catholic cemetery in Red Deer Alberta Canada

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